Mariage pour tous : les opposants n’abdiquent pas

Une nouvelle mobilisation contre le projet de loi Taubira a réuni 200 personnes au Puy-en-Velay samedi 2 février. Les antennes locales de “La Manif pour tous” espèrent recueillir 500 000 signatures et pouvoir saisir le Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Le ciel est tombé sur la tête des opposants au mariage pour tous, ce samedi 2 février. La neige d’abord, mais surtout l’adoption du premier article du projet défendu par la ministre de la Justice Christiane Taubira, le plus décisif, puisqu’il ouvre le mariage à deux personnes de même sexe. Loin de se démoraliser, environ 200 personnes se sont retrouvées sur la place du Breuil, à l’appel du collectif “Manif pour tous 43” non pas pour un défilé, mais un happening. Son représentant, Florent Chaveton, faisait part d’une motivation quasi inchangée : « Tant que le décret n’est pas signé, nous continuerons à nous mobiliser ». Et de souvenir de l’efficacité du mouvement contre le Contrat de première embauche (CPE), qui s’était dressé contre le projet de la classe politique en 2006. Malgré un temps parlementaire conséquent et des amendements plus que nombreux, difficile de faire reculer la majorité actuelle à l’Assemblée nationale… Le collectif se tourne donc désormais vers le Conseil économique social et environnemental. Transmettre une pétition de 500 000 signatures au CESE pourrait bousculer le calendrier parlementaire et « retarder l’adoption » espère Florent Chaveton.

Le drapeau arc-en-ciel vient s’immiscer

« Si 500 000 signatures sont réunies, le bureau du CESE sera tenu de statuer sur la recevabilité de cette saisine sur pétition citoyenne, puis d’émettre un avis officiel sur le projet de loi Taubira », détaille un communiqué du collectif. La Haute-Loire apportera donc sa pierre à l’édifice de cet autre ressort de la République. Trois-cents vingt signatures ont été récoltées au cours de ce rendez-vous. Alors que l’avocat Paul Kaeppelin et Beatriz Maurin, membre de l’association « Les Adoptés », prenaient la parole, un groupe d’une trentaine de jeunes armés du drapeau arc-en-ciel, a tenté un contre-sommet en marge du rassemblement… Symbolique, cette opposition a au moins permis d’engager le débat entre membres des deux camps.

Rémy Mousson
mon43.fr